Marais de l’ile vieille

La Marais de l'Ile Vieille

Le marais de l’île Vieille est un site naturel situé sur la commune de Mondragon. A la croisée du "Vieux Rhône" non remanié et du canal court-circuité de Donzère Mondragon, le marais de l'Ile Vielle est une zone humide de 260 hectares remarquable à l'échelle du Rhône aval en raison de ses forts enjeux de biodiversité.

Consciente de ses richesses, la CCRLP et la commune de Mondragon s'emploient depuis 2015 à la préservation durable de ce site et à la mise en valeur de ses richesses. Après une première intervention majeure permettant la sécurisation du site par l'acquisition foncière de 114 hectares, les collectivités s'attachent désormais à la mise en œuvre d'un programme d'actions ambitieux pour assurer la préservation et la valorisation du site et de ses enjeux.

Aujourd’hui classé « Espace naturel sensible du Département de Vaucluse » (ENS), ce site emblématique de la basse vallée du Rhône est désormais protégé, et bénéficie d’un projet de site animé par le Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (CEN PACA).

Un site façonné par les activités humaines

Au fil des siècles, d'importants travaux et aménagements anthropiques ont été réalisés avant que le site ne présente son aspect actuel.

>Depuis l’époque médiévale, des digues ont été progressivement érigées pour protéger les cultures des crues du Rhône.
>À la fin du XIXe siècle, cet aménagement du fleuve connaît un essor particulier avec l’édification des « ouvrages Girardon », ou « casiers », destinés à piéger les sédiments et resserrer le lit du fleuve afin de faciliter le transport fluvial.
>Puis c'est en 1947 que débutent les travaux du canal de Donzère-Mondragon et de l’usine hydroélectrique Blondel de Bollène.
>En 1979, débutent les premières extractions de granulats.
>La carrière d'extraction d'alluvions est exploitée de 1987 à 2015.
>En 2001 la LGV Méditerranée est mise en service.

Le marais de l'Ile Vieille : une richesse faunistique et floristique remarquable

Les activités humaines ont donc profondément modifié le fonctionnement du fleuve et de sa plaine alluviale. Pourtant, en dépit de ces forts impacts, le site de l’île vieille présente encore une importante diversité d’habitats humides et aquatiques, vestiges de ceux qui devaient autrefois accompagner le fleuve : bancs de galets et de limons, forêt alluviale, lônes et bras morts… Du fait de la domestication du fleuve, ces écosystèmes fluviaux n’ont plus d’espaces où s’exprimer et sont devenus particulièrement rares aujourd’hui. En conséquence, leur faune et leur flore sont elles aussi tout aussi rares et, le plus souvent, protégées.

Un grand nombre d’espèces trouvent ainsi à l’Île vieille l’un des derniers espaces du Rhône aval où assurer tout ou partie de leur cycle de vie. Chez les oiseaux par exemple, certaines espèces, sédentaires, peuvent y être observées toute l’année. D’autres espèces, migratrices, n’effectueront ici qu’une brève halte sur la route de leur migration, ou n’y seront présentes uniquement au printemps pour leur reproduction, ou encore s’y établiront tout l’hiver jusqu’au retour des beaux-jours.

La lône de Lamiat compte notamment une roselière, formation végétale composée de roseaux (Phragmites australis), qui concentre une grande richesse d’oiseaux spécifiques de cet habitat : Héron pourpré, Blongios nain, Busard des roseaux, Grèbe castagneux, Rousserolles turdoïdes et effarvattes…sont autant d’espèces rares, menacées et protégées qui ne peuvent assurer leur reproduction qu’au sein des roselières !

Outre les oiseaux, parmi les espèces les plus emblématiques qui constituent le peuplement de l’Île vieille, on évoquera notamment le Castor d’Eurasie, la Loutre d’Europe, la Cistude d’Europe…

A ce jour, les inventaires naturalistes permettent de dénombrer à l’île vieille :

  • près de 200 espèces végétales,
  • 176 espèces d’oiseaux dont 75 nicheuses,
  • 19 espèces de Libellules,
  • 27 espèces d’orthoptères (criquets, grillons et sauterelles),
  • 23 espèces de mammifères,
  • 14 espèces de chauves-souris,
  • 7 espèces de reptiles,
  • 4 espèces d’amphibiens,

Vous êtes intéressé par la biodiversité du Marais de l'Ile Vieille ? Le Conservatoire d'Espaces Naturels PACA et d’autres intervenants organise régulière des conférences et sorties pour faire découvrir. En SAVOIR +

Un site aux enjeux hydrologiques majeurs

Le secteur de l'Ile Vieille s’inscrit dans le champ d'expansion des crues du Rhône. Les aménagements du fleuve ont cependant modifié la connexion historique du site avec le Rhône. Le plan de gestion de l’ENS projette par conséquent, dans le cadre du Plan Rhône-Saône, de restaurer le bon fonctionnement hydrologique et écologique des casiers Girardon et de la lône de Lamiat. Véritables projets de restauration hydromorphologiques et écologiques, des travaux d’ampleur devraient voir le jour d’ici quelques années, après que les études nécessaires auront été menées à bien.

Un site reconnu à plusieurs échelles

>Europe : Site Natura 2000 inscrit au titre des directives européennes Oiseaux et à Habitats-Faune-Flore, dont l’animation est assurée par le Parc Naturel Régional de Camargue
>Inter région : Plan Rhône (site prioritaire de la stratégie de reconquête des zones humides de l'axe Rhône-Saône)
>Région : SRCE PACA (réservoir de biodiversité pour la Trame Bleue)
Le Marais de l'Ile Vieille bénéficie encore d’autres statuts de protection et de reconnaissance : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (Type 1 et 2), inventaire des zones humides de Vaucluse...

Enfin, depuis 2019, le site est labellisé « Espace naturel sensible du Département de Vaucluse » grâce au soutien du Conseil départemental de Vaucluse. Plus qu’un simple label, cette reconnaissance s’accompagne d’une vraie démarche de territoire et d’un programme d’actions visant à préserver et gérer durablement les richesses de la zone humide : le plan de gestion.

Un projet de site défini par un Plan de gestion

L'importance des enjeux biologiques et fonctionnels et la diversité des usages ont conduit la commune de Mondragon et la CCRLP à réunir les acteurs et usagers locaux pour définir collégialement un projet de site, concerté, et inscrit dans l’intérêt général de la préservation des zones humides et de leur biodiversité.

 

Les objectifs du plan de gestion peuvent être résumés ainsi :

  • Sécuriser le foncier et maîtriser les usages sur le site,
  • Protéger durablement la zone humide,
  • Restaurer son bon fonctionnement hydrologique et écologique,
  • Organiser les usages et canaliser la fréquentation,
  • Gérer les paysages, les milieux naturels et leurs enjeux de biodiversité,
  • Valoriser cette zone humide pour sensibiliser aux liens entre zone humide, biodiversité, ressource en eau et gestion du risque inondation.

 

De 2017 à 2020, un comité de gestion réunissant usagers locaux, collectivités et partenaires institutionnels (Conseil départemental, Agence de l’eau, Région Sud-Provence, Services de l’État, Compagnie nationale du Rhône…) dans l’objectif d’assurer la meilleure cohabitation possible entre préservation des enjeux et conciliation des usages (agriculture, promenade, pêche, chasse...). Au terme de cette intense séquence de concertation, un projet de site a ainsi été défini collégialement et formalisé par un Plan de gestion : document-cadre qui identifie les mesures à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés. Véritable « partition » du projet de site retenu pour l’Île vieille, la mise en œuvre de ce plan de gestion est aujourd’hui confiée au CEN PACA, association régionale d’étude et de protection de la nature reconnue par le Code de l’Environnement pour ce type de démarches, qui œuvre en Région Sud-Provence depuis plus de 40 ans.

Validé au printemps 2020, le plan de gestion compte 63 actions articulées autour de 5 grands axes :

  • Restauration fonctionnelle des écosystèmes,
  • Conservation des habitats et espèces à enjeu,
  • Organisation de la dimension sociale du site,
  • Suivi scientifique et amélioration des connaissances,
  • Gestion et coordination administrative, partenariale et financière.

 

Et…concrètement ?!

Eh bien, concrètement, l’ENS de l’Île vieille voit aujourd’hui la réalisation de multiples opérations : travaux de génie écologique et/ou hydrologique, gestion agropastorale, études et suivis scientifiques de la biodiversité, aménagements pour l’accueil du public et l’organisation des usages, valorisation pédagogique et sensibilisation à l’environnement…

En 2022, la CCRLP porte la finalisation de sentiers de découverte et de panneaux pédagogiques associés.

Importante aux yeux des collectivités, la dimension pédagogique est étroitement associée au projet de site, et chaque opération fait l’objet d’une valorisation auprès du jeune public : plantations d’arbres et arbustes pour restaurer la forêt alluviale, chantiers-écoles avec des lycées techniques locaux formant aux métiers de l’environnement, sorties pédagogiques pour les scolaires, chantier de bénévoles, conférences, sorties-nature à destination du grand public…

Par ailleurs, un bureau d’étude vient d’être mandaté pour la définition technique de plusieurs aménagements à l’intention du public :

  • Postes de pêche sécurisés accessibles au public à mobilité réduite (PMR),
  • Platelage pédagogique accessible aux PMR,
  • Observatoires de la faune sauvage,
  • Aménagement d’une zone d’accueil et de stationnement,
  • Canalisation de la fréquentation et sécurisation des accès,
  • Création de supports pédagogiques et/ou d’information complémentaires,

Tout un programme ! Qu’une inauguration prochaine conviera chaque habitant de la CCRLP à venir découvrir la zone humide de l’Île vieille, ses enjeux, ses richesses, et la nécessité d’en assurer la préservation durable !

Un plan des gestion en cours

L'importance des enjeux biologiques et fonctionnels et la diversité des usages a conduit la CCRLP à assurer la maîtrise foncière et la préservation de cet espace. La CCRLP a donc fait l'acquisition de 207 ha sur lesquels elle élabore un plan de gestion (délégué au Parc Naturel Régional de Camargue).

Les objectifs du plan de gestion sont les suivants :

  • Maîtriser le foncier du secteur d'étude
  • Protéger la zone humide par un dispositif réglementaire
  • Restaurer son fonctionnement hydraulique et hydrologique
  • Encadrer et réguler les usages
  • Gérer les paysagers, milieux et enjeux de biodiversité
  •  Valoriser cette zone humide pour sensibiliser aux liens entre zone humide, biodiversité, ressource en eau et gestion du risque inondation.

 

 

Le marais de l'île Vieille bientôt Espace Naturel Sensible (ENS)

Le classement en Espace Naturel Sensible a pour objectif de préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux naturels et des champs d’expansion des crues et d’assurer la sauvegarde des habitats naturels.

Préserver la biodiversité du marais de l'île Vieille, certes mais c'est également un moyen de l'aménager pour être ouvert au public.

Département de Vaucluse

 

 

 

Un plan de financement partenarial

Projet d'acquisition foncière

Acquisition foncière de 114 hectares

Action : mise en œuvre d’un Plan de gestion de la zone humide de l’île Vieille

Montant des acquisitions foncières : 678 732,52 € HT

Ce projet s’acquisition foncière du marais de l’île Vieille est cofinancé par l’Union Européenne » et l’Agence de l’Eau

Montant de l’aide financière :

  • FEDER : 339 366,26 € HT (Taux : 50%)
  • Agence de l’Eau RMC : 204 000 € HT (Taux : 30%)
  • CCRLP : 136 633,74 € HT

Financement européenFinancement agence de l'eau

Un plan de financement partenarial

Etude et élaboration d'une plan de gestion des marais de l'Ile Vieille

Action : mise en œuvre d’un Plan de gestion de la zone humide de l’île Vieille

Montant du projet : 100 000 € HT

Ce projet s’acquisition foncière du marais de l’île Vieille est cofinancé par l’Agence de l’Eau, la Région PACA et la CNR

Montant de l’aide financière :

  • Agence de l’Eau RMC : 51 500 €
  • Région PACA : 28 420 €
  • CNR : 8 500 €
  • CCRLP : 11 580 €

Financement agence de l'eaupartenaire financierCompagnie Nationale du Rhône