Rhoneléziens Solidaires : une cellule de veille solidaire humaine et efficace.

30 avril 2020

Une cellule de veille solidaire humaine et efficace.

Habituellement, les bénéficiaires du portage de repas profitent du passage des agents de l’interco pour échanger quelques minutes, parler de choses et d’autres. C’est même parfois, pour les plus isolés, le seul contact qu’ils ont de la journée. Précautions sanitaires et distanciation obligent, ce qui était possible avant le 17 mars ne l’est plus.

C’est pourquoi l’interco a mis en place une « veille solidaire », une quinzaine d’agents chargés de prendre le relais par téléphone, auprès des bénéficiaires des 5 communes du territoire.

Si la première mission des « veilleurs » consiste à prendre des nouvelles des personnes bénéficiaires du portage de repas, potentiellement isolées, fragiles ou dans le besoin, son objectif est aussi et surtout de maintenir du lien et de répondre aux premières nécessités, afin que personne ne manque de rien.

16 agents de la communauté de communes constituent donc cette cellule. Il était pour eux important d’être utiles à la communauté en ces temps si particuliers. 

Ce sont donc : Laëtitia, Frédéric, Florence, Stéphane, Isabelle, Géraldine, Suzel, Audrey, Julie, Sonia, Stéphanie, Marie-France, Stéphane, Patricia, Hélène et Virginie qui, chaque jour, depuis le début du confinement prennent le soin de contacter les personnes fragiles bénéficiaires du portage de repas !

Prendre des nouvelles, un petit mot réconfortant, une oreille attentive, ou encore un relai  “solidarités citoyenne” pour aider à faire les courses ou chercher de médicaments à la pharmacie; voilà le quotidien des agents de la veille solidaire.

Isabelle n’a pas hésité à se porter volontaire. “ Pour moi, il était naturel et nécessaire de prendre des nouvelles des personnes âgées qui quelquefois sont seules. Il faut être solidaire. ”
Pas toujours facile au début de trouver des sujets de conversation mais petit à petit les bénéficiaires du portage des repas sont devenus comme des membres de leur famille nous confient les agents mobilisés. A chaque appel, Isabelle leur demande si tout va bien, si ils ont besoin de quelques choses et leur dit de ne pas hésiter à l’appeler en cas de besoin. Mais très souvent les discussions dévient sur des sujets plus personnels comme leur jeunesse et très souvent aussi sur leur vie pendant la guerre.

Quand on interroge les agents sur leurs souvenirs les plus marquants, on ressent tout l’attachement qu’ils ont tissé avec les bénéficiaires, comme par exemple pour Audrey : “ J’appelle des personnes qui sont très âgées, presque centenaire et j'ai l'impression d'échanger avec ma grand-mère que j'ai perdu il y a quelques années. Elle est décédée à 103 ans et me racontait comment c'était avant, c'est assez troublant.”

Ou encore Stéphanie : “Certaines conversations sont amusantes, d’autres émouvantes. Il y a des personnes qui sont dans une solitude constante, pas seulement due au confinement, et à qui l'on offre un petit bout de soleil tous les jours. Et pourtant, ce qui m'a marqué le plus c'est cette facilité qu'on eu ces personnes à me laisser entrer dans leur intimité, en me confiant des bouts d'histoires de leur vie.”

Mais aussi d’autres anecdotes qui donnent à sourire en ces temps difficiles comme nous raconte Julie : “Un des bénéficiaires me parlaient à chacun de mes appels des chocolats de Pâques. Quand je lui ai demandé si les chocolats offerts par l’interco étaient bons, il les avait dévorés tellement vite qu’il ne s’en souvenait même plus ! Un véritable gourmand.”

Tous s’accordent à dire que cette démarche de veille sociale est essentielle. Car si certains, on s’en réjouit, peuvent compter sur la présence de leurs enfants, d’aide à domicile ou encore des voisins qui sont une véritable bouée de sauvetage pour eux en ces temps difficiles, d’autres sont dans une solitude qui nous touche confie Stéphanie  “Une solitude plus ou moins grande pour certaines mais il n'empêche. Au fil des discussions, je me suis aperçue qu'elles donnent autant (voir plus parfois) que ce que je donne, parce qu'il y a une envie de transmettre, de communiquer, de se sentir exister, encore vivant. C'est très poignant.”

Toutefois, dans cette période difficile, ce qui redonne le sourire, par exemple, à Audrey est quand les bénéficiaires dont elle s’occupe lui disent qu’ils passeront à la communauté de communes pour faire sa connaissance. “C'est touchant... c'est vrai que pour certains ça créer des liens, ils demandent des nouvelles de ma famille comme si on se connaissait... c'est rigolo.” D’autres agents, comme Stéphanie n’exclut pas d’aller en rencontrer  quelques uns à l’issue du confinement tellement leurs échanges étaient forts, émouvants, drôles et chaleureux.

Être solidaire avec tous : une mission où la notion de service public prend tout son sens.