Quand on l’appelle, Brigitte est justement devant sa table de repassage. Sa pile de linge attendra un peu, là ce sont des masques qu’elle repasse, des masques en tissu, qu’elle réalise depuis que le confinement a débuté, pour venir en aide, en priorité, « à tous ceux qui sont obligés de travailler, en particulier le personnel soignant ».
Couturière, ce n’est pas son métier. Assistante de direction, Brigitte est, comme nous tous, confinée à son domicile – mais loin d’elle l’idée de se plaindre : elle le reconnait volontiers, il y a des situations bien plus pénibles que celle qu’elle connait, dans son quartier Saint-Ariès à Bollène.
En particulier, elle pense à tous ceux qui doivent sortir, travailler, parfois sauver des vies… mais à qui il manque trop souvent le matériel de protection indispensable.
Alors quand elle a vu sur Facebook un appel à fabriquer des masques artisanaux, Brigitte n’a pas hésité. Il faut dire que la couture, c’est chez elle une passion, née des premières bases que lui enseignait sa maman. Depuis 4 ans, Brigitte avait d’ailleurs repris la machine à coudre pour fabriquer des doudous en tissu ou des déguisements pour les enfants. Cette fois, pas de carnaval, mais place à l’utile : la fabrication à la chaine de ces masques ô combien nécessaires !
Depuis, son salon s’est transformé en atelier de confection, de masques bien sûr, mais aussi de surchaussures ou de blouses. Pour cela, elle s’est rapprochée du groupe Facebook "Entraide confinement Bollène", où un petit groupe constitué se consacre à ce beau réseau de solidarité. Chaque jour, Françoise, Sylvie, encore une Sylvie et Fabienne se consacrent à la couture plusieurs heures par jour, pour des équipements qui sont ensuite collectés et distribués à ceux qui en ont le plus besoin. Sans compter leur temps, et en faisant appel à la générosité de tous pour les matières premières, après avoir dévalisé leurs stock de tissus et surtout d’élastiques.
Mais surtout ne félicitez pas Brigitte ! D’ailleurs, ce portrait, elle n’en voulait pas – elle détesterait qu’on puisse penser qu’elle veut se mettre en avant. Pour Brigitte, ce n’est qu’un petit geste, que chacun pourrait faire. Un petit geste, peut-être, mais une sacrée preuve de solidarité !