Valérie Boeuf est traiteur sur Bollène depuis septembre 2018. Juste avant l’annonce du confinement, elle était sur le point d’ouvrir sa terrasse pour accueillir ses clients, comme elle sait si bien le faire, dans un petit cocon extérieur … mais le confinement en a décidé autrement.
Son activité en a été, bien sûr, très fortement impactée. Elle a dû s’adapter et travailler au jour le jour car, pour elle, il était très difficile de prévoir : non pas au niveau de ses clients qui lui sont restés fidèles, mais surtout par rapport à ses fournisseurs.
La première quinzaine de confinement, elle a donc été obligée de fermer son activité mais Valérie n’est pas femme à se laisser abattre pour autant. Aussi elle a profité de ce “temps libre” pour se consacrer aux habitants de son quartier.
Et depuis, elle jongle entre son activité qui oscille au gré des fournitures de matière première et ses actions de solidarité quotidienne.
Et pourquoi pas les deux à la fois ? Et bien c’est ce qu’elle a fait avec la livraison de pâtisseries aux personnes les plus seules, douceurs accompagnées d’un petit mot pour leur dire que l’on pense à elle. Le but est de maintenir un minimum d’activité mais c’est aussi et surtout de maintenir du lien social.
Vous l’aurez compris les journées de Valérie sont bien chargées mais cela ne l’empêche pas de continuer à aider ses voisins : “ Dans mon quartier, il y a énormément de personnes âgées. 3 fois par semaine, les lundi, mercredi et vendredi, je vais à la boulangerie, à la boucherie, à la poissonnerie, à la pharmacie, pour tous mes voisins qui en ont besoin ! Je vais également récupérer leurs commandes de fruits et légumes à la Grangette. ” Et plus si affinité, dit-elle en souriant ! En effet, pour elle il est inconcevable que les personnes âgées autour d’elle se sentent exclues ; et elle prend l’exemple des masques : “ Dans ces moments difficiles, il y a l’aspect “pratique” mais aussi l’aspect “psychologique. Tout le monde parle du port du masque et certaines personnes âgées se sentent “perdues. Comment vais-je faire pour sortir sans masque lui confient-elles ? Aussi, Valérie essaye de les approvisionner tant bien que mal. On peut dire qu’elle les prend sous son aile !
Elle aide donc ses voisins mais pas que. Son côté altruiste, elle le met aussi au profit du personnel de santé. Pas plus tard que la semaine dernière, elle organisait une collecte de gâteaux, pâtisseries et friandises pour le personnel de l’hôpital d’Orange et l'Ehpad de Bollène. “C’était super ! Les Bollénois ont vraiment joué le jeu. Ils sont confinés chez eux, ils font des gâteaux en famille pour se faire plaisir mais ils ont aussi besoin de se rendre utile.” Et c’est pourquoi ils ont été nombreux à déposer l’une de leur création sucrée au Val des Saveurs chez Valérie. “Au delà du fait de donner, ça leur fait du bien personnellement d’offrir. Et moi aussi je fonctionne comme ça ! “
Après toute la manutention finie (procédure très stricte : emballage, désinfection, transport), elle était heureuse d’offrir cette “pause sucrée” à tout le personnel de santé qui prend soin de nos malades et nos personnes âgées. “Ils étaient super contents, enchantés, ravis. Cela donne du baume au coeur de voir que l’on peut, à notre échelle, les aider. Ca fait vraiment plaisir”.
Pour la prochaine collecte, elle réfléchit à offrir des pâtisseries à l’Esat de Kerchêne.”Je suis en train de les contacter. Ils sont eux aussi confinés et il ne faut pas les oublier !”
Valérie, quant à elle, a du mal à recevoir les mercis (pourtant largement mérités), car en aidant les autres, elle a l’impression, elle aussi, de se faire du bien. et de “servir à quelque chose. Je ne peux pas rester sans rien faire, à être inutile : je m’ennuie.”
Dans les semaines à venir auront lieu de nouvelles collectes solidaires … alors tous à vos fourneaux. Pour plus d’informations, restez bien connectés sur les réseaux sociaux; c’est le biais par lequel Valérie lance ses opérations de collecte.
Et quand on évoque avec elle la solidarité qui se met en place sur tout le territoire, elle répond : “ Je ne doutais pas de la solidarité et du sentiment d’entraide des habitants de Rhône Lez Provence. Malgré que nous ayons parfois une nature à “rouspéter”, nous avons un bon fond. Nous savons nous relever les manches quand il le faut et … on y va !” Cela lui rappelle l’épisode des inondations qui ont touché Bollène il y a quelques années : “Je me souviens de cet élan de solidarité qui m’avait fait chaud au coeur. Et je le retrouve maintenant. Et même si ça ne durera, peut être, qu’un temps, l’important est de répondre présent au bon moment. Être là quand on a besoin de nous!”
Valérie fait, tout de même, ce voeu altruiste que cet élan de solidarité perdure et aussi, plus personnellement, qu’elle puisse très bientôt retrouvé son fils qui, pour l’instant, ne peut pas rentrer de Nouvelle Zélande.